Les Golden Blog Awards, concours de blogs français lancé en 2010, ont remis ce 13 novembre leurs récompenses pour l’édition 2013. Et c’est votre serviteur qui a eu l’honneur de recevoir le prix dans la catégorie Science / Recherche ! Pour l’occasion, La science infuse sort exceptionnellement de sa ligne éditoriale : pas de publication scientifique plus ou moins loufoque, mais une incursion, en mode Confessions intimes, à la première personne…

Y a pas à dire, ça fait drôlement plaisir de recevoir un prix tout de même. Je n’avais absolument pas préparé de discours (vous pouvez malgré tout retrouver ma mémorable performance à partir de la 16° minute dans cette vidéo), cet article est donc l’occasion de dire les choses de façon un peu plus ordonnée que lors de la cérémonie dans le cadre splendide de la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville de Paris. Merci tout d’abord aux jurés, parmi lesquels j’ai repéré Dominique Leglu, directrice de la rédaction de Sciences et Avenir (à ce propos, si le mensuel a besoin d’un nouveau journaliste…) et les collègues c@fetiers du Podcast Science, lauréats de l’édition 2012. Merci aussi aux internautes qui, en votant nombreux, m’ont permis de franchir la première étape du concours.

La science infuse, c’est une aventure blogo-scientifique qui a commencé en juin 2011 par un premier article sur un concours lancé par des chercheurs français pour distinguer la cellule la plus rapide. Depuis, près de 100 articles, presque autant de commentaires (même si je n’ai pas encore trouvé la potion magique pour que les visiteurs du site interagissent plus…), une participation à la première anthologie Les meilleurs blogues de science en français mis en scène par les Québecois de l’Agence Science-Presse, et j’en passe. Pour parler chiffres, c’est sur les douze derniers mois plus de 23 000 visiteurs uniques, plus de 41 000 pages vues avec des best-sellers parfois inattendus comme Un antibiotique contre le charme envoûtant des femmes, Quand Jurassic Park rencontre Les dents de la mer ou Les statistiques à l’assaut du manuscrit Voynich (d’après Google Analytics tout du moins).

« Un blog, comment ça marche ? » Michel Chevalet

Je profite de ce post pour répondre à deux questions qui m’ont été posées à de multiples reprises :

  • pourquoi ce titre ? Le choix d’un titre pour le blog n’est pas simple : tout d’abord, de très bons noms sont déjà pris (ce blog est ainsi l’éponyme d’une bière brassée par les étudiants de l’université de la Rochelle), et il faut trouver un titre en résonance avec le projet éditorial qui n’est pas forcément défini de façon très claire au moment où on achète le nom de domaine… La science infuse, ce n’est pas une marque de mégalomanie de son auteur qui prétendrait la posséder, mais plutôt une volonté de faire « infuser » la science sur le Net et dans la société, comme j’essaie de l’expliquer ici. Si les sujets traités ici n’ont pas toujours de grandes conséquences directes sur la société contemporaine, j’ai voulu marquer par ce titre l’importance cruciale de la diffusion des avancées scientifiques la plus large possible afin que chacun maîtrise ces enjeux et leurs potentielles répercussions sur notre vie quotidienne. De façon plus prosaïque, j’écris très souvent mes articles avec une tasse de thé à mes côtés… L’identité visuelle du blog est là pour rappeler la polysémie du mot infuser.
  • pourquoi ces articles ? Le choix des sujets est lui aussi tout sauf évident. J’ai pris le parti de traiter des sujets d’actualité, c’est-à-dire publiés il y a peu de temps dans des revues scientifiques : vous trouvez ainsi de façon systématique à la fin des articles une ou plusieurs sources, qui sont la ou les publications dont je me fais l’écho vulgarisé. Comment choisir parmi les centaines d’articles publiés chaque jour (Pubmed en recense 1 160 pour la seule journée du 13 novembre 2013) ? Premier critère : je pioche dans des revues dites en libre accès (on parle plus souvent d’Open Access), parmi lesquelles PLoS ONE et ses petites sœurs, Scientific Reports, PeerJ, les revues du groupe BioMedCentral ou encore certains articles de PNAS ou de la Royal Society. Car si l’on veut que la science infuse, il faut qu’elle soit directement accessible à tous, sans barrière financière, et qu’elle puisse être partagée facilement. Le fait que les articles soient publiés sous licence libre me permet de reprendre sans vergogne les illustrations conçues par les scientifiques pour leurs publications. Ensuite, le « tri » s’opère de façon grossière à partir du titre des publications, qui sont parfois assez arides : c’est l’étape la plus délicate, car derrière un titre illisible peut se cacher un beau projet scientifique, qui plus est facilement vulgarisable… Ensuite, j’essaie d’alterner les domaines : pas trop de bestioles, de la physique, un peu de chimie quand cela est possible, et une pincée de sciences humaines. Et enfin, le facteur déterminant : le sujet va-t-il « parler » à des profanes ? Je ne cherche pas à tout prix le nombre de clics (même si ma petite expérience m’a montré que caler le mot « pénis » dans le titre d’un article attire plus de lecteurs !), mais à parler de science à des personnes qui ne vont pas lire tous les jours la rubrique scientifique des quotidiens et encore moins les mensuels comme Pour la science ou Sciences et Avenir. J’ose espérer que les Golden Blog Awards ont récompensé aussi cette tâche passionnante : faire aimer la science !